Bonjour à tous

L’année 1924 débute avec une nouvelle collaboration très originale, puisque c’est le célèbre magicien Harry Houdini qui lui commande un récit basé sur quelques idées. Mais alors qu’il se rend à New York pour livrer son manuscrit, il perd celui-ci dans la gare. 

Lovecraft profite de son séjour pour se marier avec Sonia Greene qu’il connaît depuis 1921, année où il a révisé l’une de ses nouvelles (voir ma chronique n°37). Il passera ensuite sa lune de miel à reconstituer son travail sur « Prisonnier des pharaons ».

Cette histoire se déroule en 3 parties. La première est une très longue description de l’Égypte des années 1910 et plus particulièrement du Caire. Le narrateur est un magicien très connu qui profite d’une escalade entre Marseille et l’Australie pour visiter les lieux. Accompagné d’un guide louche, mais plutôt efficace, il va découvrir les endroits les plus authentiques. 

La seconde partie décrit son kidnapping par des Arabes qui jettent son corps dans une fosse située entre le Sphinx et la pyramide de Képhren. Houdini, malgré ses talents dans l’évasion, va mettre un certain temps pour se libérer à cause de ses blessures et des phénomènes étranges qu’il entend autour de lui.

Enfin, une fois libre, Houdini va découvrir un peuple vénérant une créature dont les aspects font horriblement penser au Sphinx. Le magicien va réussir à fuir, mais il ne trouvera aucune preuve de son expérience, finissant finalement par mettre tout cela sur le dos d’un mauvais rêve.

La nouvelle traîne un peu en longueur, même si on appréciera les détails de la première partie sur l’Égypte. Elle a été dans un premier temps uniquement signée sous le nom de Houdini. Ce n’est que lors de sa réimpression en 1939 que le nom de Lovecraft apparaît.

Le célèbre magicien appréciera cette première commande puisqu’il en fera ensuite d’autres.

Il ne faut pas oublier que Lovecraft a beaucoup de mal à vivre de sa plume. Ces travaux de ghost writer sont indispensables pour lui, surtout avec ce mariage et cette tentative de vie commune, chez Sonia Greene, à Brooklyn.