"L'oeuvre de sang" de David Lecomte
Date de publication : 9 avr. 2014 19:27:51
Globalement, je trouve que les différents blogs spécialisés dans la critique littéraire sont beaucoup plus sympas que moi dans leurs analyses. D’un autre côté, je pense connaître une des raisons. Pour la plupart, ils lisent facilement plusieurs bouquins par mois, et parfois par semaine. Pour ma part, la lecture d’un livre me prend entre 1 et 2 mois, car mes soirées et week-ends sont déjà bien chargés, et parce que je garde une priorité pour l’écriture. Vous comprendrez qu’à ce rythme, un livre qui ne me fait pas vibrer risque de ne pas trouver grâce à mes yeux. Je ne dis pas ça en prévision de la critique qui va venir mais de façon générale pour toutes celles que j’ai écrites aussi avant.
Le livre de David Lecomte que j’ai eu en main était agrémenté d’un bandeau. Sur celui-ci 2 indications importantes : « Thriller fantastique », il faut donc s’attendre à du surnaturel et à une monté en puissance de l’histoire au fil des pages. Et « Attention talent ! », preuve que l’éditeur croit dur comme fer que son auteur est un surdoué. En creusant un peu, on se rend compte que l’auteur et l’éditeur ne font qu’un. Alors prétention exacerbée, égocentrisme surdimensionné, réel talent ? Seule la lecture nous le dira… (en tout cas moi, je ne me serais pas permis)
L’histoire est centrée sur un prof de math, photographe amateur, qui depuis deux ans assassine et prend des photos de fleurs sur les lieux du crime. La situation fait que ces photos sont d’une qualité surprenante et ont un impact sur ceux qui les regardent. Tous sont subjugués et une exposition est en prévision. Sur les lieux du premier meurtre, un enfant a vu la scène, et il deviendra un nouvel élève du prof. L’enfant a hérité de don surnaturel qu’il ne maîtrise pas encore très bien.
Dans ce roman, nous connaissons le tueur dès le début. L’histoire se focalise donc sur la relation qui va s’établir entre l’enfant et le tueur. Le thème est intéressant, mais j’ai trouvé le sujet traité de façon beaucoup trop gentille et édulcorée. Le style est agréable, l’écriture est fluide, mais le manque de relief a fait que je ne me suis pas senti dans la cible. De là à dire qu’il manquait de sang et de sexe serait un peu raccourci, mais je trouve que l’auteur aurait pu nous tordre un peu plus les tripes.
Deux autres choses m’ont perturbé dans ma lecture. D’abord le rythme. Les paragraphes sont de taille correcte et tout à fait adapté à un lecteur lent comme moi, mais ils sont découpés en de multiples sections assez courtes. On change de lieux et de personnages de façon très fréquentes, et cela est parfois un peu perturbant. Il faut de temps en temps plusieurs lignes avant de se relocaliser. Le deuxième point qui m’a étonné est la quantité phénoménale de dialogues. Tout est prétexte aux dialogues. Une explication, un flashback… Là où parfois on s’attendrait à une narration classique avec des descriptions, des ambiances plus approfondies, on se retrouve avec des dialogues qui ne peuvent pas toujours retranscrire cela de la même façon et avec la même intensité.
Le tout nous donne un livre avec une histoire sympathique, facile et rapide à lire (prix peut-être un peu élevé par rapport au format proposé), que je conseillerais à un public plutôt jeune, ou aux amateurs de lecture facile genre Musso. J’ai lu par-ci par-là des comparaisons avec Stephen King. Je pense qu’on ne doit pas lire les mêmes Stephen King !!!! En tout cas les amateurs de Thilliez, Chattam ou King risquent de trouver ce roman un peu fade.
Pour terminer je préciserais que, bien entendu, j’ai lu le livre en entier car il ne serait absolument pas question pour moi d’écrire un papier sur une lecture inachevée…