Bonjour à tous

En 1917, Lovecraft reprend l’écriture après des années d’articles dans des fanzines, de critiques littéraires, d’essais journalistiques, de chronique sur l'astronomie. Il est même le créateur de son propre fanzine « Conservative », titre collant parfaitement à la mentalité du maître, très conservateur, n’hésitant pas à prendre des positions tranchées contre le pacifisme, l’alcool, l’anglophobie. Il s’engage même dans la garde nationale du Rhode Island avant que sa mère le fasse réformer à cause de son état de santé. Quand on pense qu’il a 27 ans à l’époque, on ne peut qu’imaginer les relations étranges que devait entretenir Lovecraft avec sa mère.

En 1917, en plus de « La tombe », Lovecraft écrit « Dagon ». Sans encore le savoir, il vient de placer les prémices du mythe de Cthulhu qui fera une grande partie de son succès.

« C’est dans un état bien particulier que j’écris ces mots, puisque cette nuit, je ne serai plus. »

C’est une introduction typique des œuvres du maître. Le narrateur va nous conter son expérience traumatisante qui le conduira vers la mort ou pire, vers la folie. Dans « Dagon », c’est le subrécargue (agent représentant les intérêts d’un armateur – j’ai appris un nouveau mot sur ce coup) d’un paquebot tombé sous les assauts d’un navire allemand qui parvient à s’échapper sur une embarcation de fortune. L’homme se retrouve sur une île étrange qui semble avoir surgi du fond des océans. Son errance va l’amener près d’un monolithe où il croisera l’horrible Dagon qui hantera ensuite son esprit jusqu’à l’insupportable.

On ne peut s’empêcher de penser que cette île est une représentation de la future R’lyeh où dort paisiblement le grand Cthulhu. De là à dire que Dagon est son colocataire…

Une nouvelle courte et intense qui pose les bases de la cosmologie de Lovecraft, donc incontournable.