Le Manufacturier

Mattias Köping

Date de publication : 15 mars 2024

Bonjour à tous.

Cela faisait un bon moment que j’avais ce livre dans ma PAL. J’avais rencontré l’auteur dans différents salons dans le Nord et j’avais vraiment apprécié nos échanges.

Alors, il fallait un jour que je m’y mette, et je n’ai pas regretté.

Bien entendu, quand on s’apprête à lire du Köping, normalement, on est prévenu. Lui-même précise dans ça dédicace qu’il n’y a rien d’autobiographique. Et pour nous préparer, il y a aussi une préface qui nous met en garde sur les horreurs que nous allons lire.

Alors, quand on attaque, on guette ces instants. Et au bout du compte, s’ils mettent un peu de temps à venir, ils sont bien là, à la mesure des alertes lancées.

Le pitch n’est pas simple, car nous allons suivre plusieurs personnages qui finiront, bien entendu, par se croiser. D’abord le capitaine Radiche, un flic du Havre, sec, chauve, froid comme un iceberg, bref, un type avec lequel personne n’aurait envie de travailler. Il bosse avec son équipe sur un réseau de trafic de drogue de sa ville, avec des méthodes peu orthodoxes. Ensuite, Milovan, un homme d’origine croate, recueilli par son oncle en France après que sa famille ait été atrocement décimée par des mercenaires serbes, durant la guerre. Enfin, Irena, une enquêtrice serbe, spécialisée dans les crimes de guerre, rongée par le cancer, qui va vouer les derniers jours de son existence à déterrer de sombres et vieilles histoires.

Alors, si vous attendez de la part de l’auteur de voir surgir un personnage bien sous tout rapport, défenseur du bien, qui va permettre à ce récit de se terminer avec une once de moralité, passez votre chemin. Tout est sombre. Mattias nous plonge dans un univers violent, sans concession, sans nous épargner les détails les plus immondes.

Il est incontestable d’affirmer que l’auteur maîtrise à la perfection l’histoire de ces pays slaves de l’ex-Yougoslavie qui se sont entredéchirés sous le contrôle, a priori, de l’Union européenne.

Franchement, si vous êtes prêt pour ce genre de récit, jetez-vous sans hésiter dans la plume cinglante de Mattias Köping.